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Le peuple Ega / Dago Chantale Grâce

Les sachants sont priés de l’enrichir
Les Ega habitent dans le canton Dies de la sous – préfecture de Divo et dans le canton Dies de la sous – préfecture de Guitry. Le nom de Dies que leur donne l’administration n’existe pas dans la langue des Ega.

Les Ega forment une petite enclave Kwa au milieu des Kru. Ils ont pour voisin les Dida au nord, à l’est et à l’ouest, et au sud leur population est difficile à évaluer. La plupart des Ega sont bilingues, leur seconde langue est habituellement le Dida. Aussi ont – ils été souvent recensés parmi les Dida avec lesquels ils entretiennent des relations de bon voisinage. Le recensement de 1975 donne un total de 67 Ega pour l’ensemble de la Côte d’Ivoire. Pour cette raison, si l’on fait le total de la population des 20 villages Ega, le recensement de1963 donne 4.300 habitants, et celui de 1975 en donne près de 15.000. C’est qu’entre temps le développement des routes Divo – Fresco et Divo – Grand – Lahou a provoqué un afflux de populations du centre et du nord qui se sont fixées au abords des villages existants. Toutes ces données permettent d’évaluer la population Ega à environ 5 000 personnes. Les 21 villages Ega forment 3 groupes:

Groupe 1: ( 9 villages)
– Léhiri – Penda
– Douzaro
– Omanagniboué
– Wonkpeko
– Laboudougou
– Gniguédougou
– Agboro
– Goubéko
– Doumbaro

Groupe 2: ( 6 villages)
– Dairo
– Didizo
– Béhiri
– Zoukoubéko
– Zigrigbi
– Bouboudi

Groupe 3: ( 6 villages)
– Gly
– Kopidougou
– Gochem
– Dadiedou
– Broudougou – Penda
– Borodou

Origines des Ega

Les Panda de Lehiri Kpanda dans le pays Ega se veulent aujourd’hui des autochtones qui ont émergé de la rivière Golou . En réalité ils sont une fraction des Kpanda. Leur nom l’indique clairement. L’onomastique ici vient au secours de la vérité historique.Certains Kpanda iront plus à l’Ouest dans la région de Soubré dans l’actuel canton Guibouo en pays Bété. Là, ils sont appelé Kpada.

Les fondateurs de Kpandadon (village des Kpanda) étaient majoritairement des Kpanda/Kpata/Kpati donc des membres du groupe Akpafou au sein de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime. L’on trouve les Kpanda sous le vocable Panda à Lehiri Kpanda en pays Ega. Les Kpanda vont créer plusieurs villages dans l’Avikam.

Les Kpa /Kpaman qui ont précédé les Nzomon à Ores Krobou étaient l’une des têtes de pont de l’exode Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime.Ils étaient issus de l’ensemble Akpafou, un peuple Guan de la Vallée de la Volta dans l’actuel Ghana. C’est la racine kpa de leur nom que l’on retrouve à travers kpati/Akpa/Kpata/Kpanda etc.

Les Ega des villages de Dumbaro, Guawan, Dairo, Guiguedugu, Didizo se réclament du pays Ga dans la région d’Accra au Ghana actuel. Les Edele de Labodoukou se réclament du Mono, région disent-ils entre les actuels Togo et Dahomey (Bénin). Ils sont donc issus des Adele Avatime populations guan qui vivent dans la vallée de la Volta et du Moyen Dahomey.

Les Ga et Krobou ne sont pas originellement de culture akan, mais ils ont subi l’influence akan du fait de la proximité des Akwamu, des Akyem, des Kwahou et des Guan. Ceux qui arrivent à Ores Krobou sont donc très « akanisés » malgré que leurs lointains ascendants relèvent de la culture Ga-Adangbè (Adangme).

Les Akpafou sont des Guan du pays Buem. Ils habitent le district actuel de Kawou dans la vallée de la volta. Les Akpafou sont aussi appelés Mawou. Les Adele Avatime sont également des Guan qui portent aussi le nom Kèdane.

Les Ega de Labo/Labodoukou précisent que leurs ancêtres se nommaient La et étaient originaires du Mono, une région située dans le Togo actuel . C’est aussi ce que disent les Edelé, Edalow et Evape du village d’Evape-Kpanda. Le nom Kpanda apparaît dans la dénomination de leur village.

Quant aux Ega du village de Didizo, ils se reconnaissent une origine krobou et disent aussi avoir migré sous la conduite du chef Amani Djebo.[18] A travers le nom Amani Djebo, l’on reconnaît Menimbo Adjé ou plutôt Adjé Menimbo, le fameux ancêtre du clan Nzomon des Krobou d’Ores Krobou. La tradition orale fait ici des merveilles, car comme on peut le voir, elle est une véritable source historique. En effet La l’ancien nom des Adangbè (Adangme) a été parfaitement gardé en mémoire par les Ega de Labo/Labodoukou en Côte d’Ivoire. La racine La dans le nom de leur village ressort nettement. Les Ga-Adangne de la Côte de l’or au Ghana actuel de même ont conservé cette racine La à travers les noms de leurs localités Labadi et Ladoku. Les Edeli du pays Ega en Côte d’Ivoire sont une fraction des Adele-Avatime un peuple Guan qui vit dans la basse vallée de la Volta. Des La mêlés de Guan vont donner le sous-groupe Guan des Latè un peuple qui vit en Akwapem où l’un de ses centres importants est Latè-Anum.

Comme on le voit, les traditions orales des Ega de la région de Guitry en Côte d’Ivoire nous éclairent parfaitement sur l’exode Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime. A ce propos, les Ega de Gniama l’un des six villages du peuple Diès disent que leurs ancêtres sont des Ga de la région d’Accra qui vont séjourner une fois en Côte d’Ivoire actuelle dans le pays Abè . Par le pays Abè ici, il faut entendre la zone d’Ores Krobou. La justesse des traditions orales des Ega de Didizo est grande quand elles parlent d’une origine commune de leurs ancêtres avec certains groupes au sein des Baoulé . Il s’agit des Ngen, Mamala /Wamala, Akpatifoè, Akrowou, Gbomi, Battra et et Goli.

La Langue

La langue Ega est longtemps restée non – classée. Lavergne de Tressan la classe dans le groupe Krou. Les ethnologues rapprochent les Ega des Akan. En fait, la structure de l’Ega est conforme à celle des langues Kwa. Notamment par l’existence systématique de préfixes vocaliques nominaux, totalement absents des langues Krou. De plus, Lynell Marchese qui a recueilli la liste lexicale pour cet atlas a relevé 56 mots Ega qui peuvent être mis en rapport avec des mots de la famille Krou, soit 10 du vocabulaire. La présente étude montre que ce rapport dépasse 30 avec la famille Kwa. Enfin, les 56 mots en cause ne portent pas sur le vocabulaire fondamental de base, et peuvent fort bien être des emprunts. Dans l’état actuel des connaissances, il semble donc bien qu’il faille classer l’Ega dans le groupe des langues Kwa.

PUBLIÉ PAR “LES ETHNIES DE LA COTE D’IVOIRE ET D’AFRIQUE”

 

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