Du 14 au 17 août dernier, la belle cité de Fresco a abrité la deuxième édition de son festival dénommé «Pôpaix, célébration de la culture Godié». Entre chants, danses et art culinaire, le festival a donné une belle occasion de découverte des potentialités de développement de cette région côtière de la Côte d’Ivoire, entre la lagune et la mer.
Parade de la mode vestimentaire, festival des chants et danses, concours d’art culinaire et de beauté, visite et la découverte des sites et autres opportunités économiques de la région du Gboklè… Voilà, à grands traits, les grands moments du festival «Pôpaix» qui s’est tenu le week-end dernier à Fresco. Célébration de la joie et des retrouvailles, ce festival fut une véritable opportunité de découverte de la culture et du patrimoine culturel du peuple Godié. Répondant à l’appel de leur député-maire, Alain Lobognon, également ministre de la jeunesse, des loisirs et des sports et initiateur de ce festival, les Godié ont massivement effectué le déplacement de leur capitale régionale. Pendant 3 jours, la place dite du «Pôpaix» n’a point désemplit. Drapés dans des tenues traditionnelles de la région, des plus extravagantes aux plus raffinées, les fils du Gboklè se sont certes réjouit mais ont pris l’engagement de réaliser l’unité et le développement. Développement que les cadres de la région veulent axer sur l’industrie culturelle et le développement des économies locales. Car le «Pôpaix» se veut à la fois une plate-forme de rencontres, d’échanges et la mise en avant des particularités culturelles du pays Godié. Le point d’ogre du rassemblement des populations Godié aura été l’intronisation du chef suprême des Krou et des Dan. Koudou Grah 1er, à la tête de la haute cour de l’organisation coutumière du grand ouest, aura à charge de porter les désirs et positions des populations de cette partie du pays. Une cérémonie dont l’importance s’est mesurée à la présence de toutes les têtes couronnées de cette sphère géographique. Outre ce volet purement politique et social, le «Pôpaix» festival a eu pour ligne directrice la réconciliation entre les fils de la région. D’où l’appel du ministre Lobognon à une réconciliation vraie de tous après la crise post-électorale qui a occasionné la destruction de plusieurs villages. La création en 2010 de ce festival, ambitionne de permettre aux Godié de réapprendre à célébrer la joie et à vivre ensemble. L’aspect festif de ces retrouvailles s’est résumé en une exhibition du patrimoine vestimentaire des Godié : Des tenues vestimentaires très spécifiques de la région réalisées à base de raphia (gnigbeuli ou nougbli) ou d’écorces d’arbre (ako, kodè). La fête a également donné lieu à une sortie des chants et danses de réjouissance. Sans oublier les sonorités bien particulières du tam-tam parleur. Le «Pôpaix» a été aussi le rendez-vous de l’art culinaire Godié et de la beauté avec un concours Awoulaba qui a enregistré la participation d’une dizaine de candidates.
Au plan de l’éco-tourisme, Fresco peut se vanter de son plan d’eau qui fait de cette région du sud ouest l’une des plus fournies en fruits de pêche, de son embouchure, ses belles plages et même sa dense et riche forêt. Ce festival s’est voulu aussi celui du souvenir. L’on apprendra que Fresco fut le second point de débarquement des colons en Côte d’Ivoire et a abrité la seconde école primaire du pays en 1914 après celle d’Elima dans la région d’Adiaké. Fresco a aussi donné son premier médecin à la Côte d’Ivoire, Etienne Lattier, père du premier plasticien de Côte d’Ivoire, Christian Lattier. Tout comme le deuxième instituteur, Soukou Kragbé, du pays… C’est sur ces vestiges d’un passé reluisant qu’Alain Lobognon et ses parents veulent rebâtir la renommée de Fresco. Rendez-vous est pris pour le «Pôpaix» 2016 pour mésurer le chemin parcouru.
Un article de Claude Kipré
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